La situation politique à l'approche des élections au Burundi.
L’arrivée au pouvoir en 2005 d’un ancien mouvement rebelle à l’issue d’élections considérées généralement comme libres et transparentes, a fait du Burundi un modèle dans la sous-région. Cette conclusion réussie d’une transition très incertaine avait encouragé la Commission de consolidation de la paix des Nations unies à accepter la requête du gouvernement de devenir l’un des deux premiers pays africains bénéficiaire de ses programmes de soutien. Le Burundi a fait de grands pas pour tourner la page de la guerre civile, mais Tout cela a été ruiné en 2015 après le refus de maintien des issues des accords d’Arusha par le parti au pouvoir. La crise de 2015 a mis en péril la démocratie fragile en reconstitution et les nombres acquis des accords d’Arusha. Toutes les actions faites pour la mise en place des nouvelles institutions et des lois s’écartent des accords d’Arusha et la constitution qui en est issue ce qui fait chuter les valeurs démocratiques au Burundi.
Les conditions de la désignation des membres de la CENI ne donnent point une crédibilité au niveau de la classe politique, de la société civile et de la communauté internationale.Les partis d’opposition sont déjà victimes de harcèlements et d’intimidation de la part de la police, du service national de renseignement et des imbonerakure, et semblent vouloir répondre toutes les questions du pays par la violence.
Les élections de 2020 ont eu lieu en l'absence de mission internationale d'observation et le jour du vote, l'accès aux réseaux sociaux et aux applications de communications a été bloqué dans tout le pays, restreignant les possibilités d’effectuer des reportages de manière indépendante et de faire circuler l’information. Les journalistes des médias locaux ont également fait état d’arrestation et des membres de l'opposition, accusés d’atteinte à la sûreté de l’État.
Le principal parti d’opposition d’alors, CNL a affirmé aux médias locaux que plus de 600 de ses membres avaient été arrêtés lors de la campagne et le jour des scrutins, et les organisations burundaises de défense des droits humains ont fait état de multiples abus, notamment d’arrestations arbitraires et de passages à tabac de membres du CNL et d’autres partis d’opposition.